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- Lutte ouvrière n°2409
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Leur société
Enseignement : Pour supprimer la maladie, supprimons le malade
Dans sa « lutte » contre l'échec scolaire, le ministère de l'Éducation nationale sort de sa besace une nouvelle botte secrète : la fin du redoublement qui ne devra plus être que l'exception !
Cette idée, loin d'être nouvelle est, selon le ministère, une panacée à l'échec scolaire. La France serait championne d'Europe en matière de redoublement et celui-ci conduirait à l'échec. En matière d'études sur le sujet, on en trouve une sur le site officiel du ministère de l'Éducation dont le préambule est beaucoup plus nuancé puisqu'il affirme que « le redoublement en 3e ou en lycée est, en général, bénéfique puisqu'il permet à l'élève de combler ses lacunes et de suivre l'orientation de son choix. » Ainsi ces études ne remettent pas en cause tous les redoublements mais uniquement certains.
Que des enfants aient besoin d'aide supplémentaire et de plus de temps que d'autres pour assimiler certaines connaissances, cela semble de bon sens. Faut-il les faire redoubler ? Pas forcément mais encore faut-il se donner les moyens de suivre les élèves en difficulté, de les faire progresser et c'est là que le bât blesse. Le vrai problème est que le redoublement coûte cher, près de deux milliards d'euros selon le gouvernement. Mais trouver des solutions de remplacement comme accompagner les élèves en difficulté a lui aussi un coût que le gouvernement n'est pas prêt à assumer. Il préfère donc faire la morale aux enseignants, qui devraient trouver les moyens pédagogiques, avec l'aide d'une baguette magique, pour résoudre la quadrature du cercle, en leur enjoignant de s'occuper de deux élèves en particulier dans une classe en comptant plus de 30.
Aussi des jeunes passeront dans la classe supérieure, sans jamais décrocher aucun diplôme. Ils rejoindront la cohorte des 150 000 élèves qui sortent chaque année du système scolaire sans avoir réussi leur scolarité.