Plan du Medef pour l'emploi : Ils en veulent toujours plus... mais pourquoi s'arrêteraient-ils ?17/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2407.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plan du Medef pour l'emploi : Ils en veulent toujours plus... mais pourquoi s'arrêteraient-ils ?

« Comment relancer la dynamique de création d'emplois en France ». Telle est, annoncée le 15 septembre à la Une du journal patronal Les Échos, la dernière batterie de conseils prodigués par le Medef au gouvernement.

Le Medef avance un certain nombre de propositions et n'hésite pas à assortir chacune d'entre elles du nombre d'emplois qu'elle créerait.

Supprimer deux jours fériés chaque année fournirait 100 000 emplois. Instaurer un salaire inférieur au smic « pour les populations les plus éloignées de l'emploi » en apporterait entre 50 000 et 100 000 sur cinq ans. Remonter les seuils sociaux qui rendent obligatoires l'élection de délégués du personnel et les comités d'entreprise en créerait tout autant. Ouvrir les commerces le dimanche et tard le soir, voilà qui en procurerait des centaines de milliers. « En finir avec le principe d'une durée légale du travail » ne pourrait que bénéficier à l'emploi. Et il propose de mettre en place des contrats à durée indéterminée dont la fin serait déterminée... par l'aboutissement d'un projet, la réalisation d'une commande.

Au final, le Medef et son patron Gattaz ont le culot d'annoncer ainsi la création de 690 000 à 1 290 000 emplois d'ici à cinq ans ! Outre que c'est bien peu comparé aux besoins, il s'agit là d'une véritable provocation en forme de mensonge.

Voilà maintenant des décennies qu'au prétexte de créations d'emplois, chaque gouvernement offre au patronat des baisses de cotisations sociales et des destructions des quelques protections collectives dont bénéficient encore un peu les salariés. Et dans le même temps, le nombre de chômeurs n'a pas cessé de croître.

« Les patrons sentent chez Manuel Valls du bon sens, du pragmatisme et une détermination à faire des réformes », dit Gattaz le président du Medef. Alors il lui intime l'ordre « d'aller plus vite et plus fort ». « Notre modèle social a vécu », présage-t-il, certain d'avoir en ce gouvernement dit socialiste un appui sans faille du camp du patronat.

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