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Leur société
Ventes d'armes : Une bonne année pour les marchands de mort français
Lors de l'université d'été de la Défense à Bordeaux, le ministre de la Défense a clamé sa satisfaction devant la bonne tenue des ventes d'armes à l'étranger par les industriels français. Avec 7 milliards d'euros de contrats pour l'année passée, la hausse du montant des ventes est de 42,7 %. Bien sûr, ce n'est pas encore la fête prévue si la vente de 126 avions Rafale à l'Inde se réalisait. Mais d'ores et déjà le nombre de gros contrats à plus de 200 millions d'euros, en forte hausse, fait frétiller le petit monde des marchands d'engins de guerre.
Le Drian, ministre de la Défense, n'est nullement gêné de vanter la vente d'armes à des dictatures réactionnaires comme l'Arabie saoudite, premier client de la France. C'est vrai que cela fait au moins un siècle, depuis la Première Guerre mondiale, que les dirigeants socialistes se sont convertis en va-t-en-guerre et en serviteurs zélés des marchands de canons, y compris en participant à des gouvernements envoyant leur propre population mourir dans les tranchées. Et le ministre en place ne dépareille pas, lui qui a parcouru près de 100 000 kilomètres l'année dernière pour placer des contrats d'armements à prix d'or à tous les États désirant renforcer leur puissance militaire ou mener des sales guerres, y compris contre leur propre peuple.
Hollande avait fait mine de présenter peu auparavant la suspension pour quelques semaines de la livraison des navires Mistral à Poutine comme un geste contre la guerre civile en Ukraine. Mais cela tombait à pic pour Le Drian : répondant aux appels d'offres de l'armée polonaise, il en a profité pour tenter de placer quelques contrats intéressant Airbus pour les hélicoptères, Thalès pour la défense anti-missile ou la DCNS pour les sous-marins.
À entendre Le Drian, la vente d'armes à l'étranger par la France n'aurait que des avantages : 40 000 emplois, l'amélioration de la balance commerciale et même de nombreuses retombées civiles en lien avec les progrès réalisés dans la recherche militaire.
Mais après avoir reçu les riches acheteurs avec tous les égards, les courbettes et les pots-de-vin nécessaires, quelle que soit la quantité de sang qu'ils ont sur les mains, les ministres français de l'armement détournent le regard des conséquences de leurs marchandages, les destructions et les massacres opérés par leurs clients.