À peine nommé, le nouveau gouvernement Valls a été plongé dans un nouveau scandale financier et contraint d'opérer un mini-remaniement, en renvoyant le secrétaire d'État au Commerce extérieur Thomas Thévenoud. Ce dernier aurait en effet omis de déclarer ses impôts en 2013 et les avait déclarés en retard en 2012 et en 2014.

Thévenoud a donc dû régulariser sa situation en payant -- excusez du peu -- 12 953 euros de pénalités. Cela fait désordre, surtout après l'affaire Cahuzac et d'autant que, cerise sur le gâteau, ce « contribuable exemplaire » était chargé d'enquêter sur l'évasion fiscale du même Cahuzac. Il était même vice-président de la commission chargée de la fraude fiscale. Quelques semaines avant, il n'avait pas de mots assez durs pour les stars du rock ou les footballeurs qui pratiquaient l'évasion fiscale ! Mais ne dit-on pas qu'il faut un voleur pour attraper un voleur ?

Le secrétaire d'État se défend d'avoir voulu frauder le fisc. Il ne serait pas malhonnête, mais négligent. Et d'expliquer sans honte qu'il s'est « laissé déborder par [son] engagement public » en ajoutant « Au fond, ma rigueur dans la vie publique n'a eu d'égale que ma négligence dans la gestion privée. » On apprend même maintenant qu'il n'aurait pas payé ses loyers et serait atteint de « phobie administrative » !

Quel salarié aujourd'hui peut vraiment oublier de déclarer ses impôts ? En cas de retard, le fisc le rattrape très vite et cela fait mal au point qu'il ne peut oublier deux fois de suite. Mais pour les bourgeois et ceux qui en sont proches, il n'en va pas de même, tant ils sont convaincus que les lois qu'ils votent ne les concernent pas plus qu'elles ne concernent les patrons. Le PS fait mine de se scandaliser de cette affaire et a obtenu que Thévenoud quitte ses rangs. Mais il reste député et gardera son utilité, en pouvant continuer à voter les mesures antiouvrières du gouvernement.