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Gaz et électricité : Augmentations annoncées... et les salaires ?
Le prix du gaz devrait augmenter de 3,9 % au 1er octobre et celui de l'électricité de 2 %. Ces hausses annoncées découlent en partie du mode de calcul des tarifs, mais aussi de la pression que les principales entreprises de ces secteurs, GDF Suez et EDF, exercent sur le gouvernement pour obtenir en leur faveur des révisions de tarifs.
Selon la Commission de régulation de l'énergie qui suit, mois par mois, l'évolution des prix du gaz et de l'électricité, la facture de gaz des consommateurs avait baissé de 6,8 % sur l'année écoulée. Mais avec les 3,9 % de hausse annoncée, et peut-être encore 2 % à 3 % en novembre prochain, cette baisse serait effacée.
Le prix du gaz reflète les coûts d'approvisionnement de GDF Suez. Il s'agit de contrats signés parfois à très long terme sur des dizaines d'années qui évoluent avec le prix du pétrole brut mais aussi des prix de gros du gaz sur les marchés. Cette dernière partie est passée en quelques années de 45 à 60 %. La crise ukrainienne, la fin de la baisse des prix du gaz de schiste et un hiver rigoureux pourraient encore alourdir la note.
Le gouvernement avait gelé la hausse de 5 % de l'électricité prévue en août 2014. On s'achemine vers une hausse de 2 % au 1er octobre. Le gouvernement parle de mettre en place pour 2015 un nouveau calcul censé freiner la hausse des prix, en prenant plus en compte les prix européens, qui ont baissé.
Cela ne ferait pas les affaires des dirigeants d'EDF. L'ex-PDG Pierre Gadonneix vient de déclarer au Journal du dimanche que « les prix ont trop baissé depuis quinze ans ». Quant à l'actuel PDG en fin de mandat, Henri Proglio, il agit dans la coulisse pour finir en beauté en obtenant un relèvement supplémentaire des tarifs l'an prochain.
Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi. La hausse des tarifs de 5 % en 2013 avait fait gagner 680 millions d'euros à EDF, puis encore 400 millions au premier semestre 2014, tandis que le gel d'août représentait un « manque à gagner » de 500 millions. Pour les patrons d'EDF, modérer la facture des consommateurs compte moins que les bénéfices espérés.
Les consommateurs sont ainsi soumis aux relations entre le gouvernement et les grandes entreprises de l'énergie, et à leurs décisions en matière de prix. Dans le domaine de l'énergie comme dans les autres, la garantie du pouvoir d'achat exigerait d'imposer l'échelle mobile, c'est-à-dire l'indexation des salaires, des pensions et des allocations sur les prix.