Valls au patronat : « Je vous aime »03/09/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/09/une2405.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Valls au patronat : « Je vous aime »

C'est par une ovation que s'est terminée l'intervention de Valls à l'université d'été du Medef, le 27 août. Au lendemain de la formation du nouveau gouvernement, qui a vu la nomination d'un banquier d'affaires au ministère de l'Économie, le discours du Premier ministre avait de quoi réjouir les représentants du patronat rassemblés à Jouy-en-Josas.

Ce n'est pas seulement le « Et moi, j'aime les entreprises » qui a fait frétiller tout le parterre de représentants avérés de la bourgeoisie, car Valls depuis longtemps s'est positionné comme un militant zélé de la cause patronale. Ainsi, lors des primaires organisées par le Parti socialiste pour désigner son candidat aux élections présidentielles de 2012, il s'était dit partisan d'une hausse de la TVA et avait critiqué les 35 heures. Mais Valls a mis cette fois tout son coeur pour énumérer dans son discours une liste d'attaques à l'encontre du monde du travail, réclamées depuis longtemps par le patronat, et qu'il souhaite faire aboutir.

Ainsi Valls a rappelé qu'il était favorable à une réforme des seuils sociaux, qui obligent le patronat à accorder quelques droits supplémentaires aux travailleurs à partir d'un certain nombre de salariés dans l'entreprise. Il a aussi promis une simplification du code du travail, en particulier un assouplissement des règles limitant le travail du dimanche. Un patron emporté par l'enthousiasme a d'ailleurs traduit à sa façon les mots du Premier ministre : « Le code du travail suisse fait 30 pages. Le nôtre, 3 000. Qu'est ce qui nous empêche de le simplifier ? »

Dans la foulée, le ministre des Finances Michel Sapin en a rajouté une louche à la tribune de l'université patronale : « Des déclarations d'amour ont été faites. Il m'appartient de vous donner quelques preuves d'amour. » Et de s'engager à supprimer la rétroactivité fiscale, comme le réclamait le Medef.

Gattaz, son président, n'a pas caché sa satisfaction, rendant hommage à la « clairvoyance » du Premier ministre. Rien n'émeut plus ces gens-là que le bruit de l'argent qui afflue dans leur escarcelle et leurs rêves d'accumulation future.

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