Les courriers de convocation à des entretiens individuels demandaient aux grévistes de s'expliquer face à des accusations de « mise en danger d'autrui », « entrave à la circulation », « détérioration de matériel ». Ces entretiens seraient le début d'une procédure pouvant aller jusqu'à des mises à pied, et même déboucher sur des poursuites pénales, selon la direction.

Lors des premiers entretiens, les cadres étaient bien embarrassés pour trouver des faits précis qui étayent leurs accusations. Trois cheminots n'étaient pas à Toulouse lors des faits qui leur sont reprochés, et il est manifeste que le seul reproche qui tienne est que ces cheminots ont participé à des rassemblements durant la grève.

Loin de faire taire les cheminots, chaque convocation d'agent depuis la mi-août provoque des débrayages de plusieurs dizaines de cheminots. Même ceux qui n'ont pas fait grève en juin débrayent, par écoeurement devant l'attitude revancharde de la direction.

Dès le 13 août, un rassemblement d'une centaine de conducteurs, organisé pour protester contre les conditions de travail, a exigé l'annulation des procédures disciplinaires.

La direction de la SNCF cherche manifestement à intimider les cheminots. En effet, si la réforme ferroviaire a été votée par le Parlement en juin, il reste à la faire entrer dans les faits, et la direction sait bien qu'elle aura face à elle des cheminots qui ne sont pas prêts à se laisser imposer les reculs contenus dans la réforme.