Tout cela a considérablement détérioré les conditions de travail des postiers. Les arrêts maladie et les accidents de travail se multiplient, sans parler du stress. À Toulouse, comme sans doute ailleurs, la direction se paie même le culot d'afficher dans les locaux des listes détaillées des sanctions et avertissements de toutes sortes qu'elle prend contre les facteurs, manière d'exercer une pression de plus. Son argument de « la baisse du volume du courrier » a beau avoir été mille fois répété, ça ne le rend pas plus vrai pour autant, car chaque facteur vérifie tous les jours qu'il est de plus en plus dur de boucler la tournée dans les temps.

Sans doute trop sûre d'elle, la direction voulait, sur trois centres de distribution toulousains, mettre en place cet été un nouveau dispositif, baptisé Distri Sun. Il visait ni plus ni moins à faire faire le travail des facteurs en congés par leurs collègues, s'évitant ainsi les embauches d'été.

Une menace de grève à l'appel de la CGT, de SUD et de FO l'a obligée à remiser pour l'instant son projet. Pour autant, en pleine période de congés, elle revient à la charge pour que les facteurs « se débrouillent entre eux » dans les équipes. Bref, une porte étant provisoirement fermée, elle passe par la fenêtre. Elle a d'ailleurs annoncé aux syndicats que le dispositif serait de nouveau soumis à négociation à la rentrée. Autant dire que les postiers n'en ont pas fini avec les mauvais coups.

En usant et abusant de pressions et intimidations de toutes sortes, la direction de La Poste pourrait bien faire que le mécontentement finisse par se transformer en colère contagieuse, ce qu'elle n'aurait pas volé !