Le ministère des Finances affirme que, grâce aux réductions d'impôt annoncées par Manuel Valls, 1,9 million de contribuables vont cesser de payer l'impôt sur le revenu. Cela reste à vérifier mais, même si cette affirmation se révélait exacte, ce ne serait jamais que le retour à une situation où le nombre de familles pauvres assujetties à cet impôt avait déjà fortement augmenté.

Depuis 2009, ce sont 3,4 millions de personnes supplémentaires qui ont dû payer l'impôt sur le revenu : un million de plus en 2010, 400 000 en 2011, un million en 2012 et encore un million en 2013.

On aurait pu s'attendre au contraire qu'avec des salaires bloqués, un nombre de chômeurs toujours en hausse, des jeunes qui ne trouvent pas de travail et, de manière générale, un appauvrissement de la plus grande partie de la population, le nombre d'assujettis à l'impôt sur le revenu diminue. Il n'en a rien été, et il n'y a aucun mystère à cela. La droite puis la gauche ont fait entrer de plus en plus de personnes dans le barême de cet impôt, notamment avec le gel du barème instauré par Sarkozy en 2011, et conservé par François Hollande à son arrivée à la tête de l'État. La politique dont Valls affirme aujourd'hui vouloir « garder le cap » consiste à prendre l'argent aux classes populaires pour le distribuer au grand patronat. On peut donc être certain que le gouvernement continuera à pressurer d'impôts le monde du travail, sous une forme ou une autre, quelles que soient les réductions aujourd'hui promises.