L'AP-HP a décidé d'installer à l'hôpital Beaujon un TEP scan (un scanner spécialisé) dans le cadre d'un groupement de coopération sanitaire où l'AP-HP est associée à 50 % avec un groupe privé. Les pourparlers avec l'Agence régionale de santé et la constitution de ce groupement de coopération sanitaire se sont déroulés fin 2013 dans le plus grand secret. Ce n'est qu'en juin 2014 qu'un comité d'hygiène sécurité et de conditions de travail a eu lieu à l'initiative des syndicats de l'hôpital.

Si le TEP scan représente une avancée technologique dans le domaine du diagnostic et du suivi médical, notamment en cancérologie, les conditions de travail sur le chantier d'implantation du TEP scan de l'hôpital Beaujon étaient proches de la maltraitance.

Alors que le chantier était en cours depuis début juillet, ce n'est que la veille de la visite du chantier demandée par les syndicats de l'hôpital, c'est-à-dire le 31 juillet, qu'un lieu de vie fut aménagé pour les entreprises intervenantes. Et quel lieu de vie ! Des vestiaires brinquebalants sans cadenas et en nombre insuffisant, dans un espace dépourvu de sièges et sale, des douches inutilisées depuis des mois et elles aussi sales. Quant au réfectoire, seule l'étiquette sur la porte en portait le nom. C'était un réduit sans aération dans le couloir du vestiaire central de l'hôpital où passent tous les conduits. L'indécence est allée jusqu'à installer un four à micro-ondes dans ce local dépourvu de prises électriques. La direction de l'hôpital présente à la visite ne fit aucun commentaire.

Voici comment au XXI^e siècle, dans un hôpital de l'AP-HP qui se vante d'être le premier CHU d'Europe proposant des traitements de pointe dans l'ensemble des disciplines médicales, sont traités les travailleurs qui installent les innovations technologiques. Une honte !