Des députées du Parti socialiste, qui faisaient l'objet de remontrances de la part de militants ou d'élus leur reprochant de trop fréquentes absences liées à une maternité, ont découvert une faille dans le règlement du Parlement pour celles qui sont enceintes. La Constitution ne prévoit pas leur remplacement durant le congé maternité. Leur suppléant ou leur suppléante n'a pas le droit d'assurer l'intérim.

Ce fait est révélateur d'une assemblée à dominante masculine écrasante : seules 155 femmes sur 577 députés ont été élues lors des dernières élections législatives de juin 2012. Il montre aussi l'existence, même dans les milieux privilégiés, de pressions qui poussent les femmes à devoir choisir entre maternité et vie professionnelle.

La députée écologiste de l'Essonne Eva Sas, à l'origine de cette dénonciation, se heurte à des frilosités ou à des oppositions franches de la part de divers responsables politiques pour combler le vide juridique entourant le congé maternité des femmes parlementaires.

Mais, plus largement, combien de femmes se heurtent à des difficultés de la part de leur employeur ? Aujourd'hui, avec la crainte de perdre leur emploi, on voit des femmes qui reprennent leur travail avant même la fin de leur congé maternité. Et nombre de travailleuses sont forcées d'arrêter de travailler pour élever leur enfant, faute de place en crèche ou de moyens financiers pour payer une nounou ?