Il s'agit surtout de denrées qui arrivent à la limite de validité, mais sont encore consommables. Pour les pauvres tout est bon, et qu'importe si certaines denrées perdent du goût, ou ne sont plus aussi savoureuses. Les 3,5 millions de personnes qui bénéficient des aides alimentaires devraient s'en contenter.

En fait la proposition des députés UMP n'est pas une grande nouveauté. Il y a deux ans, 1 400 hypermarchés avaient donné 32 000 tonnes de vivres, ce qui correspond à 64 millions de repas, soit la moitié des repas distribués par les Restaurants du coeur. Aujourd'hui, les grandes surfaces fournissent 31 % des dons aux banques alimentaires, les agriculteurs 24,5 % et les particuliers 13,5 %. La loi proposée ne ferait donc qu'entériner un état de fait, mais sans se préoccuper des problèmes de logistique, dont les transports et le stockage, qui sont, pour les associations, des obstacles souvent difficiles à surmonter.

Et, surtout, la loi proposée n'est pas près d'être appliquée, à supposer qu'elle soit votée. Comme le disait un responsable de la Croix-Rouge française : « Il y a toujours des craintes, pour nous associations, que ce soit une déclaration un peu incantatoire ».