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- Lutte ouvrière n°2398
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Du Mali au Tchad : L'armée française en défense des intérêts capitalistes
Sans rire, Hollande a annoncé que l'opération Serval déclenchée il y a un an et demi au Mali avait été parfaitement accomplie, et qu'il n'y a plus de sanctuaire pour les groupes terroristes au Mali. Au vu de ce succès, il a donc annoncé... une nouvelle opération, plus importante et plus étendue. Cette opération, Barkhane, porterait à 3 000 le nombre de soldats présents dans la région et disposerait de moyens conséquents : 20 hélicoptères, 200 blindés, dix avions de transport, six avions de chasse et trois drones. De plus, le terrain d'intervention s'étendrait sur cinq pays frontaliers : la Mauritanie, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad. Dans la lutte contre les « groupes terroristes »... qui sont censés avoir été éliminés par la force Serval, il s'agirait selon un haut gradé de l'armée de terminer le travail.
Quels que soient les discours et les déclarations de bonnes intentions, la seule véritable motivation de la présence militaire française est la défense des intérêts économiques des grands groupes capitalistes. La région est en effet riche de ressources pour ceux-ci : le pétrole en Mauritanie, l'or au Mali, l'uranium au Niger... Il s'agit donc pour le gouvernement de protéger l'exploitation de ces richesses, dont les populations de ces pays ne verront jamais la couleur, contrairement aux actionnaires d'Areva et autres Total.
C'est justement cette exploitation, doublée de la présence et des interventions militaires françaises, qui engendre régulièrement des conflits, de la Libye au Centrafrique, et au Mali... Face à quoi les gouvernements français lancent tout aussi régulièrement des opérations, depuis Épervier mise en place au Tchad en 1986, jusqu'à Sabre au Burkina Faso et en Mauritanie en 2012, ou Licorne en Côte d'Ivoire depuis 2002, et plus récemment, Sangaris en Centrafrique et Serval au Mali.
Aucune de ces interventions n'a réglé le moindre problème pour les populations. Le Mali pointe toujours au 157e rang (sur 187) du programme des Nations unies pour le développement humain, un indice qui prend en compte le revenu par habitant, l'espérance de vie, le degré de scolarisation et l'état sanitaire du pays. Mais là n'est pas le problème pour l'État français.