Tarifs de l'électricité : Augmentation sans aucun contrôle09/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2397.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Tarifs de l'électricité : Augmentation sans aucun contrôle

Les prix de l'électricité vont augmenter, même si l'on se perd entre les modalités et les causes, d'autant que les hausses sont proclamées, puis annulées, puis re-maintenues.

Cette fois il y aura deux augmentations. La première résulte d'une décision du Conseil d'État. Après un gel, la hausse demandée par EDF, il impose au contraire que la hausse ait bien lieu. Celle-ci doit se produire à l'automne, être inférieure à 5 %, mais on en ignore le montant.

La seconde hausse résulte également d'une décision du Conseil d'État qui impose le rattrapage d'une augmentation jugée insuffisante des tarifs d'EDF, de juillet 2012 à juillet 2013.

Pour prendre ses décisions, le Conseil d'État demande l'avis de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), dont les neuf membres ne sont pas davantage élus que les siens, mais nommés par le président de la République, le président du Sénat, l'Assemblée nationale, etc.

Quant à la CRE, elle décide en se guidant sur l'arrêté du 12 août 2009 où il est écrit (art 3) que les augmentations de tarifs de l'électricité doivent « couvrir les coûts de production (...) ainsi qu'une marge raisonnable ». Elle ajoute (art 6) que « pour rendre son avis, la Commission de régulation de l'énergie s'appuie notamment sur les éléments comptables produits par Électricité de France et les distributeurs non nationalisés ».

Autrement dit, c'est EDF qui juge si l'augmentation prévue couvre ou pas « les coûts de production ». Or les chiffres d'EDF sont tout ce qu'on voudra, sauf transparents. Comme chaque entreprise, elle publie son bilan détaillé mais elle déclare ce qu'elle veut bien. Ainsi par exemple on a du mal à savoir si le coût du démantèlement des centrales nucléaires est pris en compte et dans quelle mesure.

Et le bouquet, c'est que l'État, pourtant son actionnaire à près de 85 %, semble ne pas connaître la situation d'EDF. Quant aux membres de la Commission de régulation de l'énergie, non seulement ils ne savent pas grand-chose, mais en outre ils sont tenus au secret professionnel...

Tant que les travailleurs d'EDF et les consommateurs n'auront pas la possibilité de contrôler la comptabilité de cette entreprise, ses dirigeants diront ce qu'ils voudront, les commissions de contrôle ne contrôleront rien et une dizaine d'individus grassement payés pourront imposer des hausses de tarifs à 29 millions d'usagers.

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