Presstalis : La loi du profit s'impose09/07/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/07/une2397.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Presstalis : La loi du profit s'impose

Comme nous l'avons déjà annoncé, Lutte Ouvrière ne sera plus distribuée dans les kiosques à journaux par la société de messagerie Presstalis en raison des tarifs prohibitifs imposés par cette société.

L'entreprise Presstalis a succédé aux NMPP (Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne) issues du souci, après la guerre de 1939-1945, d'assurer la distribution de la presse dans tous les secteurs du pays, de la même manière et quels que soient les moyens des différents titres. Le but affiché de ce système était d'assurer le pluralisme dans une société en pleine reconstruction.

Pour cela un système coopératif de distribution mutualisée était mis en place, dans lequel les plus gros payaient pour les plus petits. Grâce à ce système, encadré par la loi Bichet de 1947, notre hebdomadaire et d'autres pouvaient être présents dans la plus petite maison de presse du village le plus reculé, sans coût supplémentaire pour le lecteur comme pour le kiosquier.

Depuis la naissance de ce système, les gros éditeurs (Hachette, Dassault, Amaury...) n'ont eu de cesse de remettre en cause ces dispositions afin de cesser de payer pour les petits. Le risque, pour la population, c'est de ne trouver dans les kiosques que les publications « rentables », c'est-à-dire celles des éditeurs les plus riches, les plus petits devant payer au prix fort le droit d'être présent dans les linéaires.

Conflit après conflit, les salariés des NMPP devenues Presstalis ont lutté pour conserver leurs emplois, et alerté la population du hold-up que les gros éditeurs mettaient en place contre la liberté de lire ce qu'on veut, sans coût supplémentaire.

Conflit après conflit, ces salariés ont été contraints de lâcher du terrain face au rouleau compresseur des médias capitalistes. Comme tous les salariés en lutte, ils ont été accusés de « prendre les lecteurs en otage », traités de « voyous de la CGT aux salaires mirobolants ». Pendant ce temps les véritables profiteurs de la société restructuraient, filialisaient, externalisaient la production pour supprimer des emplois.

Aujourd'hui le couperet tombe, le coût de la distribution en kiosques pour un titre tel que Lutte Ouvrière devient trop important pour qu'il puisse être distribué par Presstalis. Mais gageons que la presse réactionnaire, people et débilitante sera toujours présente en bonne place chez votre marchand de journaux favori.

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