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- Lutte ouvrière n°2396
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Leur société
Bâtiment, logement : Les géants du BTP aux manettes de la politique gouvernementale
La mise en chantier de logements est en chute de presque 20 % sur un an, tombant en dessous de 300 000, loin de l'objectif gouvernemental, déjà très insuffisant, de faire sortir de terre 500 000 logements.
Cette promesse était basée sur du vent, car la décision de construire, ou pas, des logements est laissée entre les mains des groupes privés du BTP et de l'immobilier qui ont en ligne de mire le profit et non pas le besoin, criant, de logements.
Les mesures que vient d'annoncer le gouvernement ne vont pas remédier à cette situation, bien au contraire. Certains ménages auront davantage de facilités pour s'endetter afin d'acheter un logement, ce qui ne résoudra en rien le décalage croissant entre la flambée des loyers et le pouvoir d'achat du plus grand nombre. Le plafond des loyers sera même relevé à Montpellier, Lille, Lyon et Marseille. La pénurie de logements entretient la hausse des loyers, et ce n'est pas l'encadrement des loyers prévu par la loi Duflot votée en février dernier qui va l'entraver : elle existe seulement sur le papier, son application est soumise au bon vouloir des professionnels de l'immobilier. Le Premier ministre, Valls, prétend que tout ira bien, mais un éditorialiste du journal Les Échos n'hésite pas à le contredire : « L'encadrement des loyers n'existera pas, sauf peut-être à Paris. Le Premier ministre n'a pas le droit de le dire, mais moi je le dis. » Ce qui est d'ores et déjà officiel, c'est un nouvel assouplissement des normes. Les maires ne pourront plus imposer que deux parkings soient prévus pour chaque logement, par exemple. Et surtout, la norme handicapés sera assouplie, voire presque totalement escamotable si l'acheteur le demande. La seule contrainte sera que les sanitaires et la pièce principale restent accessibles à une personne handicapée. Il est d'ailleurs déjà possible de construire des résidences universitaires ou de tourisme avec seulement 10 % de logements aux normes handicapés.
Une politique en faveur du logement n'est pas compatible avec les intérêts des capitalistes de la construction et de l'immobilier. Elle consisterait à ce que l'État embauche directement les travailleurs, aujourd'hui au chômage ou emploi précaire, pour construire, à prix coûtants, les logements qui manquent.