La BNP a finalement plaidé coupable et négocié avec l'État américain de payer 8,9 milliards de dollars d'amende, à peu près 6,45 milliards d'euros. Et pendant un an elle n'aura plus le droit de pratiquer certaines opérations financières en dollars concernant le pétrole et le gaz.

Voilà ce qu'il en coûte aux banquiers français qui veulent jouer aux plus malins avec les États-Unis, en passant outre l'interdiction de faire des affaires en dollars avec des États mis sous embargo comme l'Iran, Cuba ou le Soudan. Entre eux, les banquiers savent régler leurs comptes, et ils savent faire payer un concurrent.

Même si l'amende peut sembler énorme, les ressources des grandes banques comme la BNP, qui concentrent le capital de toute une partie de la bourgeoisie, le sont encore plus. Elle ne représente qu'environ un an de profits pour la BNP. Ses fonds propres avoisinant les 90 milliards d'euros à la fin de l'année 2013, elle a largement de quoi encaisser le choc et même plus.

Au lendemain de l'annonce de la justice américaine, la BNP a immédiatement rassuré ses actionnaires en leur disant qu'elle leur verserait exactement le même dividende que l'année passée : à savoir 1,50 euro par action, pour un total de plus de 4 milliards d'euros. Et à la Bourse l'action de la BNP est aussitôt repartie à la hausse !

Ainsi, les banques peuvent payer, et même beaucoup, sans que cela ne les fassent s'effondrer. Mais, pour que tout cet argent cesse de passer de mains en mains entre bourgeois et soit utilisé pour créer des emplois, avec des salaires qui permettent de vivre, il faudra que les travailleurs mettent leur nez dans les affaires des capitalistes.