Irak : La guerre civile et les responsabilités de l'impérialisme25/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2395.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak : La guerre civile et les responsabilités de l'impérialisme

L'offensive menée en Irak depuis le 9 juin par les combattants djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) continue de s'étendre à de nouvelles villes. S'ils ont été repoussés lorsqu'ils tentaient de prendre la raffinerie de Baiji, à 200 kilomètres au nord-ouest de Bagdad, unité qui représente près du tiers des capacités productives de l'Irak, ils continuent de se rapprocher de la capitale. L'Irak est lui-même - c'est une des principales clés de la situation - la troisième réserve pétrolifère du monde.

Dans le même temps, le secrétaire d'État américain John Kerry faisait une tournée dans la région, commençant par rencontrer au Caire le maréchal al-Sissi. Puis venait le tour des principaux hommes politiques irakiens susceptibles de relayer - autant que faire se peut dans la situation de chaos où se trouve le pays - les intérêts des États-Unis et des compagnies pétrolières : le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, puis Massoud Barzani, dirigeant de la région autonome du Kurdistan irakien. Le message officiel est que les États-Unis voudraient raccommoder les morceaux d'un État en passe d'éclater complètement.

Il y a urgence, assène John Kerry relayé par les médias, à « dépasser les divisions confessionnelles » qui bloquent le fonctionnement d'un pouvoir d'État central en Irak et qui, de rancoeurs en frustrations, sont à l'origine des avancées militaires des groupes djihadistes et de leurs terribles exactions. Mais, selon le chef de la diplomatie américaine, son pays n'est pas responsable de la « menace existentielle » qui plane sur l'Irak.

La guerre civile dans laquelle est plongé le pays, la violence mortelle subie par la population, est pourtant la conséquence directe de la stratégie du « diviser pour régner » que les États-Unis ont appliquée dès le début de la guerre, en 2003, divisant les postes gouvernementaux en fonction des cliques religieuses, favorisant les milices chiites en opposition aux sunnites laïques du parti Baas de Saddam Hussein, encourageant partout la formation de milices dirigées par des chefs de guerre religieux ou tribaux.

Le plan des dirigeants de l'impérialisme est en train de se réaliser. C'est tout le Moyen-Orient qui éclate, de l'Irak à la Syrie, après l'avoir fait depuis longtemps en Palestine et au Liban. Il le fait suivant les divisions ethniques et confessionnelles que les différentes puissances impérialistes ont sciemment développées et entretenues dans le but de mieux dominer la région. Et elles l'ont fait tant et si bien que les forces mises en mouvement sont maintenant incontrôlables.

Demain, les dirigeants impérialistes décréteront que décidément tout est de la faute de ces chiites et de ces sunnites qui ne veulent pas s'entendre, et ils se laveront les mains d'un chaos politique dont ils sont les premiers responsables. Du moment qu'ils pourront continuer à s'approprier le pétrole de la région...

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