Valse des conseillers de l'Élysée : Pour Hollande, la finance n'est plus « l'ennemie »19/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/lo-2394.jpg.445x577_q85_box-0%2C130%2C1712%2C2350_crop_detail.jpg

Leur société

Valse des conseillers de l'Élysée : Pour Hollande, la finance n'est plus « l'ennemie »

François Hollande a changé trois de ses conseillers personnels à l'Élysée, nommant une certaine Laurence Boone comme conseillère économique en remplacement de Emmanuel Macron. Si celui-ci avait fait ses classes à la banque Rothschild avant de rejoindre Hollande, Boone fait plus fort encore : sept ans dans les cercles dirigeants de la Barclays, avant de rejoindre en 2011 la Bank of America Merryl Linch, seconde banque mondiale.

Vu son parcours professionnel, ses prises de position publiques sur la politique économique à mener en France n'ont rien de surprenant. Elle prône la flexibilité du travail et la nécessité « d'adapter les horaires et les salaires en fonction de la conjoncture », et dénonce « le système de protection sociale construit dans les années 1950 et devenu trop coûteux ». Le Medef n'aurait pas dit mieux !

On pourrait être surpris de voir quelqu'un d'aussi lié aux grandes banques mondiales rejoindre l'équipe proche de Hollande. Mais ces hauts cadres dirigeants de la finance ou de grands groupes économiques savent très bien à quoi s'en tenir sur celui-ci et sur sa politique. D'autre part, si Hollande chute, une place de choix ne les en attend pas moins dans le cadre de ce système. Et ils savent voir quel homme se trouve réellement derrière l'étiquette « socialiste » que s'est donnée Hollande pour duper les électeurs, et le peu de crédit qu'il faut attacher à ses petites phrases de campagne du genre : « Mon ennemi, c'est la finance » ! Ces gens-là sont finalement du même monde et se retrouvent tout naturellement à défendre un système économique injuste dans lequel le pouvoir de décision est entre les mains d'une minorité de possédants. Il suffit de voir leur mépris pour les travailleurs dont les quelques protections dont ils bénéficient sont toujours à leurs yeux « trop coûteuses ».

En prenant une Laurence Boone comme conseillère économique, Hollande envoie aussi un message au grand patronat, réaffirmant qu'il est dans son camp et que la politique qu'il mène est conforme à ses intérêts. De même, pour tenter de calmer les politiciens de droite qui font semblant d'en douter, il propose au poste de « défenseur des droits » la candidature de Jacques Toubon, ancien ministre de droite et ami de Chirac. Quant aux travailleurs qui s'interrogeraient encore sur ce que Hollande pourrait leur apporter, ils sont eux aussi avertis qu'ils ne doivent rien en attendre.

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