Au moins 6 000 pneus sont montés chaque jour en trois équipes pour l'usine PSA de Poissy, non loin de là, dans des conditions de travail très difficiles. Parmi les gros sujets de mécontentement, il y a l'abus du travail des intérimaires. Actuellement une quinzaine, ils sont convoqués chaque jour par SMS pour le lendemain. Cela peut durer des mois ainsi, et gare à celui qui a besoin de prendre une semaine de congé. La direction est même capable de faire convoquer un travailleur à 6 heures du matin pour lui dire à 10 heures qu'il peut rentrer chez lui, il n'y a plus de travail.

Un accord maison d'aménagement du temps de travail révolte aussi les ouvriers. Il prévoit entre autres tellement d'heures de travail annuel (1 597), que tout le monde se retrouve toujours avec des compteurs de temps négatifs et à devoir des heures au patron. En 2013, vu le nombre de jours fériés hors dimanche, même celui qui avait travaillé tous les jours devait 15 heures à l'entreprise.

Outre la révision de l'accord sur le temps de travail et l'embauche des intérimaires, les grévistes réclament aussi 150 euros d'augmentation pour tous et l'arrêt du climat de pressions et de sanctions, notamment envers des délégués.

En 2010 une grève sur des sujets similaires avait obtenu l'embauche de neuf intérimaires et 500 euros de prime. Certains des grévistes d'aujourd'hui ont été embauchés à cette occasion et ce qu'elle a permis d'obtenir est dans tous les esprits.