Travailleurs en lutte
Lyon
Dans la région SNCF de Lyon, qui s'étend à Saint-Étienne et Valence, la grève est importante. Lundi 16 juin, la plupart des assemblées de grévistes, interservices, ont réuni plus de monde que les jours précédents pour reconduire la grève. 260 grévistes à Perrache, 180 à la Mouche-Scaronne, 150 à Saint-Étienne, 105 à la Part-Dieu, plus de 80 au triage de Sibelin, 80 au technicentre d'Oullins, 56 au dépôt de Vénissieux...
La grève touche les agents de conduite et les contrôleurs, avec des taux de grévistes souvent supérieurs à 80 % selon les dépôts. Résultat : la plupart des TER affichés au départ sont en fait... des autocars. Aux guichets de la gare de Perrache, il y a plus de 50 % de grévistes et 40 % à la Part-Dieu.
Au-delà de la réforme et du recul qu'elle entraînera, la grève est largement suivie parce que les conditions de travail se détériorent dans tous les services. Les roulements sont déjà insupportables et la sécurité s'est dégradée à l'Équipement.
À Lyon, l'intersyndicale CGT-Sud, avec la participation de FO, impulse la grève depuis le début. Elle propose des actions tous les jours : manifestation devant la permanence du PS mercredi, sous les fenêtres du sénateur-maire PS de Lyon jeudi, déplacement à Annonay en Ardèche pour interpeller Valls, bien protégé par les CRS...
Depuis le début, les grévistes s'adressent à ceux qui ne les ont pas encore rejoints. Dans les assemblées, des grévistes expriment l'envie d'être vus car ils sont fiers de leur grève. D'ailleurs, les tracts distribués aux usagers le long des cortèges ont eu un bon accueil.
Lundi, après un rassemblement devant une direction régionale déserte et le blocage symbolique d'un TGV, quelque 350 cheminots ont rejoint la préfecture où les attendaient plus de 300 intermittents du spectacle. La jonction des deux cortèges fut un moment chaleureux. De quoi recharger les batteries pour continuer la grève... jusqu'au recul du gouvernement.