Le salon Eurosatory de l'armement terrestre se tient à Villepinte, en Seine-Saint-Denis. Les marchands de canons du monde entier s'y retrouvent pour faire parader leurs engins de mort, et surtout pour tenter de les vendre. Chars, drones, canons, plus sophistiqués et plus chers les uns que les autres, sont exposés pendant quatre jours.

C'est un commerce qui ne connaît pas la crise. Depuis 2008, les ventes d'armes, toutes catégories confondues, sont passées de 56,5 à 74,7 milliards dans le monde. Les budgets de la défense repartent globalement à la hausse car, s'ils diminuent un peu dans des pays comme la France, ils augmentent massivement en Chine ou en Inde et dans de nombreux pays qualifiés d'émergents. Ce sont autant de marchés où la concurrence est rude et où les industriels français peuvent compter sur un soutien sans faille de leur État.

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s'est une fois de plus félicité de la place de quatrième exportateur d'armes de la France. Les contrats d'exportation en 2013 ont rapporté 6,67 milliards d'euros aux entreprises françaises, et Le Drian prédit qu'ils dépasseront bientôt les 7 milliards. Il est vrai qu'il fait tout pour cela. L'armée française achète à des prix souvent surévalués une bonne partie de ces engins de mort, ce qui permet de marchander à la baisse avec les acheteurs étrangers afin de l'emporter sur les concurrents. Les différentes guerres menées par la France, en Afrique par exemple, sont également bien utiles pour faire la promotion du matériel.

Tous les deux ans, ce salon est l'illustration du gigantesque gâchis que représente l'industrie d'armement dans le monde. Partout elle détourne au seul profit des actionnaires des ressources considérables qui auraient pu être utilisées pour la santé ou l'éducation. Et quand les « produits » de cette industrie finissent par servir, c'est pour massacrer des populations.