Toyota - Onnaing (Nord) : La direction a dû reculer11/06/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/06/une2393.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Toyota - Onnaing (Nord) : La direction a dû reculer

À Toyota-Onnaing, où se fait l'assemblage des Yaris, la direction multiplie les menaces et les sanctions contre les ouvriers, les chefs, et récemment contre une déléguée CGT, menacée de licenciement après ce qui s'apparente à un véritable coup monté.

Depuis des mois, la direction de l'usine multiplie les suppressions de postes, les heures supplémentaires quotidiennes obligatoires, dites overtime, et les samedis travaillés. Les pannes et casses de machines sont très fréquentes et les accidents plus nombreux et plus graves. En cause : la course aux profits maximum !

Pour l'équipe de nuit qui va démarrer, 500 intérimaires supplémentaires ont été recrutés... 9 000 candidats se sont présentés tant le chômage est important et alors que l'usine est connue pour ses conditions de travail très dures et ses salaires faibles !

L'usine comptera bientôt 3 100 travailleurs en CDI et 900 en intérim. Et avec de nouvelles cadences, l'objectif de la direction est d'augmenter encore la productivité de 10 %.

Dans ce contexte, la direction tente d'intimider tout le monde, travailleurs, chefs et délégués. De leur côté, les syndicats CFDT et CFE-CGC ont dénoncé des « menaces fréquentes », des « rétrogradations arbitraires » de chefs, le « lynchage sur la place publique » de cadres, une « gestion militaire des hommes »...

Récemment, a été organisé ce qui s'apparente à un coup monté pour tenter de licencier une déléguée CGT, connue pour avoir animé la grève de 2009. La direction l'a convoquée pour un entretien préalable « pouvant aller jusqu'au licenciement » sur un dossier fabriqué de bout en bout, avec des témoignages bidon. Mais des collègues ont apporté leurs contre-témoignages, une pétition a été signée par plusieurs centaines de salariés... Des lettres dénonçant cette machination ont été envoyées aux directeurs Toyota France et aussi Europe, une réunion a eu lieu avec la Direction départementale du travail, le vice-président PCF du conseil général du Nord a pris position en faveur des travailleurs...

Cette tentative de licenciement a fini par susciter l'indignation. D'autant plus que chacun peut mesurer que c'est l'ensemble des travailleurs qui est attaqué à travers cette déléguée. La direction a finalement dû reculer. Au lieu du licenciement sont tombés cinq jours de mise à pied avec retenue de salaire. Mais même cette sanction est inacceptable !

La direction de Toyota souhaiterait pouvoir faire ses mauvais coups sans que personne ne proteste. Mais elle a échoué à se débarrasser d'une militante syndicale. La lutte va devoir s'élargir pour se défendre contre toutes les attaques, que ce soit sur les conditions de travail, les salaires, ou les libertés syndicales.

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