Avec la vente de SFR à Numericable, les actionnaires de Vivendi, l'ex-propriétaire de SFR, ont déjà touché le jackpot avec l'annonce de la distribution de cinq milliards d'euros de dividendes. Le 30 juin ils toucheront 1,34 milliard correspondant à un euro par action puis l'année prochaine, au moment de la finalisation de la vente de SFR mais aussi de Maroc Telecom, dont la presse a moins parlé, ils toucheront 3,5 milliards d'euros correspondant à un dividende de 2,6 euros par action.

Parmi les très heureux bénéficiaires, Vincent Bolloré avec 67 millions d'actions Vivendi touchera... 240 millions d'euros sans rien avoir à faire. Dans le même temps il devient président du conseil de surveillance de Vivendi dont il n'était jusqu'alors que le vice-président.

Voilà à quoi servent ces fusions-acquisitions dont le nombre ne fait qu'augmenter dans tous les secteurs économiques, des transports aux télécommunications en passant par l'automobile ou l'industrie pharmaceutique. Une partie des treize milliards mis sur la table par Numericable passe directement dans les poches des actionnaires de Vivendi dont l'action a augmenté en un an de 14,4 % à la Bourse de Paris. Et Bolloré maintenant aux commandes de Vivendi disposera encore de huit milliards de cash sur les treize versés par Numericable.

Autant d'argent pour emprunter d'autres milliards auprès de banques qui ne prêtent, c'est bien connu, qu'aux plus riches. Et avec ces milliards autant de nouveaux coups, rachats ou fusions, autant d'opérations dont le seul et unique but est de gagner beaucoup et vite, sans se soucier aucunement des conséquences sur les emplois. Et on voudrait nous faire croire que les marges des entreprises sont trop faibles et nécessiteraient toutes les politiques mises en oeuvre par le gouvernement... contre les travailleurs.