Alstom -- General Electric Belfort : L'interdiction des licenciements, seule garantie pour les travailleurs30/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/05/une2387.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Alstom -- General Electric Belfort : L'interdiction des licenciements, seule garantie pour les travailleurs

Les travailleurs d'Alstom à Belfort ont appris jeudi 24 avril par les médias, que toute la branche Énergie, 70 % de l'activité d'Alstom, était sur le point d'être vendue à General Electric (GE). Le jour de cette annonce, la direction disait encore aux représentants syndicaux que ces bruits n'étaient que des rumeurs ! Le lendemain, c'est toujours par la presse qu'on apprenait que Siemens était prêt à faire une offre concurrente à celle de GE. Réuni le 29 avril, le conseil d'Administration d'Alstom s'est prononcé officiellement pour « étudier prioritairement » l'offre de General Electric.

Pendant que les principaux actionnaires de ces groupes, et leurs banquiers, marchandent à coups de milliards dans le secret de leurs conseils d'administration, pour les travailleurs, c'est une inquiétude justifiée et des craintes pour l'avenir, leurs emplois, qui dominent.

Pour les partis et les syndicats, il faudrait empêcher qu'Alstom, ce « fleuron de notre industrie nationale », ne tombe entre les mains des « requins américains » de General Electric ou du « konzern allemand Siemens ». « Dans l'intérêt de la France et des salariés du groupe, il faut refuser de laisser partir un fleuron industriel stratégique hors du territoire national » (communiqué du PCF du 28 avril). Et tous de demander que l'État français revienne dans le capital d'Alstom. Cela rappelle quelque chose aux travailleurs : en 2004, Alstom avait été « sauvé » quand près de 2 milliards d'euros d'argent public, sous forme d'entrée dans le capital et de cautions d'emprunts, avaient été déversés... avec à la clef des milliers de licenciements et d'emplois supprimés !

Depuis, fermetures d'ateliers et d'usines, explosion de la précarité, gel des salaires et aggravation des conditions de travail n'ont pas cessé, alors que 1,5 milliard de dividendes ont été versés aux actionnaires, ces derniers cinq ans, dont près de 30 % à Bouygues. À l'automne dernier, sous le prétexte de difficultés financières qui seraient dues à la crise -- pas assez de commandes de la part des États -- et d'une baisse prévisible des marges, Patrick Kron, le PDG d'Alstom, a mis en place un plan d'économies, 1 300 suppressions d'emplois à opérer dans tout le groupe. Cela se traduit par exemple, à Belfort, par des dizaines d'intérimaires et de prestataires renvoyés dans le secteur Ferroviaire, des sous-traitants étranglés. Et aujourd'hui un plan de 180 licenciements est lancé à Saint-Ouen, au siège de la filiale Transport.

Ceux qui propagent l'idée qu'il faudrait s'appuyer sur l'État et sur le gouvernement pour assurer la défense de l'emploi, en aidant les capitalistes d'Alstom, se gardent bien de mettre en avant la seule exigence qui vaille pour les travailleurs : l'interdiction des licenciements.

À Belfort, non loin des 2 800 personnes qui travaillent à Alstom, 2 000 travailleurs de General Electric produisent des turbines à gaz, un secteur qui avait été repris d'Alstom, qui depuis des décennies travaillait déjà sous licence GE. Les travailleurs de GE sont en butte à l'appétit insatiable de leurs actionnaires. L'année dernière, 140 postes ont été supprimés parmi les techniciens et les ingénieurs, poussés à des départs « volontaires ». Et en ce moment, un PSE de 69 suppressions d'emplois est en cours.

Être vendus, achetés, loués, licenciés, c'est le sort que réservent aux travailleurs ces capitalistes, qui n'ont qu'une patrie, leur portefeuille. Ce gouvernement est en train de faire de l'enfumage. Les travailleurs ne doivent compter que sur eux-mêmes, sur leurs propres forces, conscients que leurs intérêts, au-delà du trust par lequel ils sont exploités, sont communs.

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