Mardi 15 avril, 500 travailleurs de l'usine Le Creuset de Fresnoy-le-Grand, dans l'Aisne, qui compte 600 ouvriers, ont débrayé pour obtenir des augmentations de salaires supérieures à celles que la direction proposait lors des négociations salariales annuelles.

Le Creuset fait partie d'un groupe florissant qui se diversifie. Son produit phare, la fameuse cocotte en fonte émaillée dont il est le premier producteur, est exporté dans le monde entier et présenté depuis le mois de janvier dans une boutique à Paris, à côté d'autres marques de luxe, rue de Rennes. Un des responsables du réseau boutiques France-Benelux, lors de l'inauguration, s'extasiait de « l'apothéose qui valide leur travail ».

Les cocottes sont peut-être au sommet de leur gloire mais les travailleurs qui les fabriquent, eux, ont du mal à joindre les deux bouts. Comme le développement même de l'entreprise est la preuve qu'elle rapporte de l'argent, cela rend bien difficile au patron de prétendre qu'une augmentation des salaires n'est pas possible !

Le directeur des ressources humaines s'est défendu en s'appuyant sur le fait que l'entreprise embauchait régulièrement, comme si cela pouvait justifier les bas salaires et la faiblesse de l'augmentation des salaires qu'il proposait. Mais face à la résistance des travailleurs, la direction a dû revoir ses propositions à la hausse, accepter une revalorisation des coefficients les plus bas et une augmentation de la prise en charge de la mutuelle.

La colère (des travailleurs) est souvent bonne conseillère.