Officiellement, Renault n'a pas encore annoncé cette décision, mais tout laisse à penser qu'elle s'appliquera dès septembre 2014. Depuis plusieurs mois, les syndicats proches de la direction (CFDT et FO) préparent les travailleurs à cette éventualité par voie de tracts. Selon eux, si l'usine de Flins ne passait pas en une équipe, cela aboutirait à 50 jours de chômage par an, et par conséquent cela coûterait très cher aux travailleurs !

Il faut rappeler que la direction a imposé, en 2013, un accord de compétitivité, signé par ces mêmes syndicats, qui devait garantir des volumes de production supplémentaires, en échange de 18,5 jours de travail supplémentaire gratuit. Cet accord avait entraîné une vive réaction dans toutes les usines et les sites de Renault. Après trois mois de contestation et des débrayages, dont certains massifs, la direction avait dû reculer sur certains points comme la mobilité obligatoire, la rémunération des heures supplémentaires et des heures de nuit. Mais, malgré les débrayages, les syndicats, sauf la CGT, avaient finalement signé l'accord, entérinant une augmentation drastique du temps de travail annuel, sans augmentation de salaire.

Cet accord s'applique donc depuis juillet 2013, mais pas la « contrepartie » promise par la direction en termes de volumes de production.

Si l'usine de montage de Flins passait réellement sur une seule équipe, ce serait une catastrophe pour les travailleurs intérimaires, qui sont 900 sur le site, et pour les 500 à 600 sous-traitants. Plusieurs centaines d'entre eux se retrouveraient sur le carreau. Quant aux autres, ils verraient leur charge de travail augmenter. Tout cela dans une entreprise qui aura versé pour 2013 un milliard d'euros de dividendes à ses actionnaires.

Le plan de la direction de Renault est particulièrement scandaleux, alors que le plan de compétitivité a volé 18,5 jours de congés aux travailleurs, transformés en travail gratuit. Qu'elle commence par les restituer, et cette simple mesure ferait tout de suite beaucoup moins de chômage et du travail pour tous.