- Accueil
- Lutte ouvrière n°2385
- Chasse aux Roms : Quand les plus réactionnaires font du zèle
Leur société
Chasse aux Roms : Quand les plus réactionnaires font du zèle
La presse a révélé le contenu d'une note interne au commissariat du 6e arrondissement de Paris qui préconisait de localiser les familles Roms vivant dans la rue et de les évincer systématiquement. Une note choquante que le ministère s'est senti obligé de rectifier. Le maire UMP de l'arrondissement, Pierre Lecocq, avait déclaré avec cynisme ne pas être choqué par cette note, mais plutôt par la vision de ces « familles de Roms dans la rue avec des enfants en bas âge ». Ce ne serait pour lui « pas acceptable sur le plan humain et social ». Si l'on suit son raisonnement, les chasser de son arrondissement, et ainsi ne plus les voir, rendrait donc les choses plus acceptables.
On apprenait dans le même temps l'existence d'une autre note, émanant cette fois du SRPJ de Montpellier, envoyée aux hôtels et campings de la région, leur demandant de signaler l'arrivée « de personnes originaires d'Europe de l'Est ». Le prétexte invoqué est la lutte contre le crime organisé, les « personnes originaires de l'Est » étant assimilées à des délinquants en puissance. Cette mesure n'a apparemment pas été vue d'un bon oeil par les hôteliers.
Ces deux faits relatés par la presse rappellent de bien mauvais souvenirs, ceux des mesures prises dans les années trente en France contre les étrangers et les Juifs. La propagande actuelle contre les Roms, déversée par des politiciens de droite, mais aussi par des politiciens étiquetés de gauche comme Manuel Valls, en flattant les préjugés des plus réactionnaires, encourage des initiatives de ce genre, qu'elles soient concertées ou non. Même s'il ne s'agit que d'initiatives ponctuelles, de « surveillance », cette chasse à l'étranger pauvre habitue les esprits aux discriminations en fonction de l'origine ou de la nationalité et peut préparer des mesures radicales, voire violentes.