PSA : Une nouvelle direction identique à l'ancienne09/04/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/04/une2384.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA : Une nouvelle direction identique à l'ancienne

Mercredi 26 mars a été officiellement signé l'accord entre PSA, le constructeur automobile chinois Dongfeng et l'État français, à l'Élysée, en présence du président chinois. Avec cet accord, Dongfeng et l'État français ont offert chacun 800 millions d'euros à PSA et deviennent actionnaires du groupe à égalité avec la famille Peugeot qui, elle, ne met que 200 millions dans sa propre entreprise.

Cet accord vise à alimenter les caisses du groupe pour financer ses investissements futurs. En Chine, dont PSA voudrait faire son premier marché, depuis deux décennies maintenant, le groupe automobile a plusieurs usines en commun avec Dongfeng et prévoit d'en construire une nouvelle. Les prétendues difficultés du groupe sont un prétexte pour que l'État le finance alors que ses propres propriétaires refusent de mettre la main à la poche pour le faire eux-mêmes. Et pourquoi le feraient-ils, puisqu'ils ont à leur service un État qui est prêt à leur offrir 800 millions d'argent public au détriment de toute la population ?

Ceux qui voudraient faire croire que l'État français actionnaire de PSA sera un garant des intérêts des travailleurs se moquent du monde. L'entreprise a fermé l'usine d'Aulnay avec le soutien actif du gouvernement, laissant plusieurs centaines de travailleurs sur le carreau. La direction du groupe a décidé de fermer une ligne de montage à Poissy et une autre à Mulhouse, ce qui entraîne des suppressions de postes par centaines. Tout cela avec la complicité du gouvernement, en particulier des ministres concernés comme Moscovici et Montebourg.

D'ailleurs, le groupe est bien décidé à poursuivre son offensive contre les travailleurs. Le nouveau PDG Carlos Tavares vient de Renault, où il s'est illustré par des centaines de suppressions d'emplois. Le nouveau président du conseil de surveillance de PSA est Louis Gallois, qui y était déjà présent en tant que représentant de l'État et s'y est déjà illustré par son accord avec la fermeture d'Aulnay et les 11 200 licenciements. Cet homme, présenté comme un homme de gauche, a fait toute sa carrière au service d'une politique antiouvrière. Il a commencé par être dans le cabinet de Chevènement quand celui-ci était ministre sous Mitterrand. En 1984, au moment où la famille Schneider voulait fermer Creusot-Loire pour sauver sa fortune, Louis Gallois fut nommé à la tête de l'entreprise et proposa un plan de suppression de centaines d'emplois. Puis il est passé à la tête de plusieurs entreprises : la Snecma, l'Aérospatiale, la SNCF, EADS. Partout il a servi les intérêts des capitalistes, en privatisant, en restreignant les droits des syndicats ou en licenciant. Enfin, en 2012, c'est encore Louis Gallois qui a présenté au gouvernement un plan de compétitivité qui a été à la base des accords nationaux signés depuis.

Dans ce conseil de surveillance, la présence de deux représentants syndicaux ne changera rien. Pour se défendre, les travailleurs devront compter sur leurs forces et leur mobilisation.

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