Harcèlement de l'encadrement, mise à l'écart, pressions avaient fait de sa vie au travail un enfer. Désespérée, Sylvie fait une tentative de suicide sur son lieu de travail, en mai 2012. « On m'a harcelée pour partir, on me disait que je n'avais rien à faire là, de ne pas toucher aux patients. » Quelques mois après, elle décide d'entamer une procédure pour faire reconnaître sa tentative de suicide comme accident du travail, mettant ainsi en cause la direction du CHU et les conditions de travail de plus en plus difficiles pour le personnel hospitalier.

Aujourd'hui en arrêt-maladie ordinaire, Sylvie ne perçoit qu'un demi-salaire et son traitement médical est entièrement à sa charge. Devant les refus de la hiérarchie hospitalière, Sylvie prend alors la décision d'entamer une grève de la faim en s'installant devant l'Hôtel-Dieu. Elle est soutenue par son mari et sa fille qui l'accompagnent, mais aussi par des hospitaliers, par ses collègues.

Une première entrevue a eu lieu avec la direction de CHU, mais sans résultat. Une seconde, avec la médiation de l'inspecteur du travail, aboutit à une indemnisation financière de départ de douze mois de salaire brut, couvrant une grande partie des frais et pertes financières qu'a entraînés sa situation. Quant à la reconnaissance en accident de travail, elle est renvoyée au tribunal administratif. Sylvie décide alors d'arrêter la grève de la faim.

Si Sylvie a eu autant de soutiens en quelques jours de la part des hospitaliers, c'est que son cas n'est pas isolé. Derrière des bâtiments flambant neufs et la bonne cote des CHU toulousains, se cachent des conditions de travail de plus en plus dures. Le nombre de lits et les effectifs ne répondent pas aux besoins croissants d'une population toulousaine en constante augmentation. Les nouveaux bâtiments de grandes dimensions obligent le personnel à parcourir des distances étendues. Les économies budgétaires rendent le travail de plus en plus stressant. Tout le monde en pâtit, de l'hospitalier qui travaille sous pression au patient qui subit les choix d'une logique de rentabilité parfois éloignée des objectifs de santé.

Alors, des raisons de se mettre en colère, il n'en manque pas dans les hôpitaux. Le cas de Sylvie a mis en lumière les mauvaises conditions de travail, et la direction ne s'y est pas trompée. À la veille d'un déménagement important dans des nouveaux bâtiments, elle a préféré satisfaire une grande partie des revendications de Sylvie.