- Accueil
- Lutte ouvrière n°2381
- Le diesel pollue, le capitalisme aussi
Leur société
Le diesel pollue, le capitalisme aussi
Deux millions et demi de ces Franciliens seraient concernés par les dépassements des normes de pollution, parce que résidant à moins de 200 mètres de ces axes routiers importants.
Mais, à part des déclarations aussi tonitruantes qu'inquiétantes des politiciens en campagne, que font les pouvoirs publics face à une situation connue et ancienne ? Interdit à Tokyo depuis le début des années 2 000, le gazole a été mis en cause en France il y a plus de trente ans dans des rapports médicaux, enterrés sous la pression des constructeurs automobiles. Peugeot notamment a su à l'époque imposer des incitations fiscales afin de vendre davantage de véhicules diesel. En 2013, 67 % des véhicules neufs vendus étaient toujours à motorisation diesel. Simple exemple, la TVA sur le carburant utilisé par les véhicules d'entreprise n'est récupérable que s'il s'agit de gazole. Et si on entend à nouveau parler de modification des taxes sur les carburants, seule est évoquée l'augmentation des taxes sur le gazole, qui nuirait encore aux mêmes, la population travailleuse obligée de se rendre à son travail. Pourquoi ne pas aligner les deux carburants en baissant les taxes sur l'essence ? Tout simplement parce que le gouvernement ne veut pas perdre la ressource représentée par ces impôts !
Quant au transport de marchandises, il est toujours largement dominé par la route, donc largement polluant. En 2012, sur la totalité des marchandises transportées sur le sol du pays, 87 % l'étaient en camion, 2,4 % par voie fluviale et 10 % seulement par le rail. Aucune politique publique n'est mise en œuvre pour inverser tant que faire se peut cette évolution.
Il y a un an, le ministre du Redressement productif s'opposait à « une prime qui garnisse les carnets de commande de constructeurs qui ne sont pas français ». Et il ajoutait : « Il faut trouver une formule qui n'attaque pas le made in France car nous sommes les meilleurs en diesel. » Un cocorico qui laissait les capitalistes de l'automobile, du pétrole et du transport libres de continuer à polluer sans souci.