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- Lutte ouvrière n°2381
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Leur société
Journée du 18 mars : Quelle riposte à la politique gouvernementale ?
Cette journée d'action a d'abord été reprise à la Sécurité sociale, où 15 000 emplois ont été supprimés en dix ans, où 2 000 autres doivent encore l'être d'ici 2017, et où les salaires sont bloqués. FO, la CGT, la FSU et Sud-Solidaires ont ensuite décidé d'appeler à manifester pour les salaires, pour les retraites et pour l'emploi, et contre le pacte de responsabilité.
Il est vrai qu'à la différence de la CFDT, de la CFTC ou de la CGC, ces confédérations n'ont pas signé ce pacte, qui prévoit de siphonner les budgets publics de 30 milliards supplémentaires, au profit du patronat. Cependant, en acceptant d'abord de participer à des négociations où les travailleurs n'avaient rien à gagner, la CGT et FO avaient maintenu une certaine ambiguïté.
Depuis, les dirigeants de la CGT, de FO et de la FSU ont dénoncé le pacte de responsabilité et le cadeau qu'il représente pour le patronat. Mais on est loin d'un véritable plan de bataille. La CGT et la FSU ont d'abord hésité à se rallier à une journée d'action. Le 12 février, le secrétaire de la CGT Thierry Lepaon invoquait ainsi, devant la direction de sa confédération, « la difficulté à laquelle nous sommes confrontés et le risque d'enfermement dans le club du non qui nous priverait de notre capacité à proposer, à mettre sur la table nos revendications, à être force de proposition pour changer le travail ».
Autrement dit, plutôt que de se battre, on voudrait négocier... même s'il n'y a rien à négocier. Et à la question, « Le président Hollande est-il devenu de droite ? », Lepaon répond, sans rire : « Non, il est de gauche, il est socialiste... Le président a renoncé au changement et tout le monde s'en rend compte » (Le Parisien, 18 mars). Comme si Hollande avait eu vraiment l'intention de changer quoi que ce soit, la CGT l'a soutenu contre Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2012. Hollande a bien remplacé Sarkozy, mais a gardé sa politique, voire l'a aggravée !
Une véritable mobilisation contre la politique gouvernementale ne peut se résumer à une journée d'action mal préparée et sans lendemain. Il faut un véritable plan de combat, des échéances qui se succèdent, qui donnent confiance à ceux qui y participent et préparent la suite. Organiser une véritable riposte est la seule façon d'inverser le rapport de force. Mais les dirigeants syndicaux ne le cherchent visiblement pas.