Le Premier ministre japonais fait actuellement une intense propagande en faveur de la réouverture des centrales nucléaires du pays, fermées après la catastrophe de Fukushima. Il est même allé jusqu'à payer de sa personne en se faisant filmer en train de manger du poisson pêché dans la zone contaminée. Cependant, a-t-il ajouté, il ne souhaiterait relancer que les réacteurs « dont la sûreté a été confirmée par les normes strictes introduites par l'Autorité de régulation nucléaire ».

Voilà qui n'a pas vraiment de quoi rassurer la population, après que l'affaire Fukushima a révélé le lourd passé de Tepco, la principale compagnie d'électricité japonaise qui, avec ses 17 réacteurs, fournissait un tiers de l'énergie nucléaire du pays. Malversations criminelles par souci d'économies dans la construction et dans l'exploitation des centrales, rapports d'incidents falsifiés ou dissimulés, négligence de la sécurité élémentaire, dans ce pays à forte sismicité, sévissaient d'une part. De l'autre, un appareil d'État et des services de surveillance nucléaire corrompus fermaient les yeux sur toutes ces irrégularités.

Tepco n'est qu'un exemple parmi des milliers d'entreprises, au Japon et dans le monde, liées ou non au nucléaire. Partout, on trouve ce genre d'irresponsables à la tête d'industries dangereuses, dont l'unique but est la recherche du profit maximum au détriment de la sécurité, parfois même de la vie de la population. Et le tout avec la complicité des États, qui leur laissent entre les mains un pouvoir de nuisance proportionnel à leur puissance économique.