Dans la liste des résultats publiés par les grands groupes du CAC40, GDF Suez apparaît avec plus de neuf milliards d'euros de déficit. Pourtant, le même groupe affichait l'année précédente un bénéfice de 1,55 milliard d'euros. Derrière cette chute qui semble vertigineuse, il y a un tour de passe-passe comptable.

GDF Suez a en effet opéré dans sa comptabilité une réévaluation à la baisse de toute une partie de son capital. Sans rien vendre ni acheter, le groupe a diminué sur le papier ses avoirs de presque quinze milliards d'euros, en baissant la valeur estimée de tout un tas de ses installations, notamment ses centrales thermiques. Sans cette opération, il aurait publié un bénéfice net de plus de cinq milliards !

Ce genre de manipulation des comptes le montre, le grand patronat a des moyens tout à fait légaux de dissimuler des milliards de bénéfices. Car cette perte annoncée n'empêche pas GDF Suez de distribuer des dividendes importants à ses actionnaires. En parallèle des annonces sur les résultats du groupe, il leur a été promis le même dividende en 2013 qu'en 2102, à savoir 3,5 milliards d'euros au total. Autrement dit, non seulement la perte est bidon mais, pour les actionnaires, il y a toujours du sonnant et trébuchant.