Cliniques privées : Les élèves-infirmiers manifestent05/03/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/03/une2379.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Cliniques privées : Les élèves-infirmiers manifestent

Depuis plusieurs semaines, les patrons des cliniques privées se répandent dans les médias pour se plaindre : « Le gouvernement a la volonté manifeste de nous nuire », a déclaré un représentant patronal. Voulant faire pleurer dans les chaumières, le directeur général de la plus grosse entreprise du secteur, la Générale de santé, a brandi l'argument massue : « Depuis douze ans, 40 % des cliniques privées ont été regroupées ou ont disparu. » Il est bien placé pour le savoir, puisque son entreprise, qui gère aujourd'hui 110 cliniques, en a absorbé un bon nombre.

En fait, ce patronat de la santé a déjà touché en 2013, au titre du CICE, 140 millions d'euros. Cette somme pourrait atteindre 500 millions en 2014, avec la montée en charge du crédit d'impôt accordé par le gouvernement, qui engraisse les entreprises qui font des bénéfices.

Ces patrons en veulent toujours plus : accros aux cadeaux que le gouvernement leur prodigue généreusement avec l'argent public, ils ne supportent pas que, pour diminuer les dépenses de santé, l'État réduise un tout petit peu – de 0,21 % – les tarifs que les cliniques facturent à la Sécurité sociale.

Depuis le 1er mars, pour montrer au gouvernement leur détermination à engranger un maximum de profits, les patrons des cliniques privées s'en prennent à leurs futurs salariés, les élèves-infirmiers, qu'ils n'accueillent plus en stage, pourtant obligatoire pour valider le diplôme. 7 000 étudiants qui devaient débuter ces stages obligatoires ces jours-ci ne peuvent donc le faire. Bien que les hôpitaux publics aient réagi en prenant plus de stagiaires que prévu, à ce jour, au moins 2 000 élèves-infirmiers restent sans stage.

Ces étudiants ont déjà manifesté spontanément dans plusieurs villes. Mardi 4 mars, ils ont été plusieurs milliers d'élèves-infirmiers à manifester dans une dizaine de grandes villes, et ils s'apprêtent à exprimer à nouveau leur indignation et leur colère le 13 mars, lors d'une mobilisation nationale à Paris. Cette promotion d'étudiants-là aura donc dû se défendre très tôt contre les agissements de ses futurs patrons.

Partager