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- Lutte ouvrière n°2379
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CHU, Clermont-Ferrand : Une politique scandaleuse d'économies
En effet il est prévu de fermer sept salles de blocs opératoires. Leur nombre passera de 33 à 26 et 60 à 70 lits seront supprimés, surtout pour les courts séjours.
Cela va se traduire par environ 80 postes en moins, par des non-renouvellements de contrats et des départs en retraite non remplacés. La réorganisation portera aussi sur plusieurs autres services qui pourraient disparaître.
La direction cherche à se justifier, disant qu'elle veut économiser 900 000 euros rien que pour les blocs opératoires. Mais c'est un véritable plan de rigueur qui constitue, comme le disent les syndicats, « un traitement de choc pour l'hôpital », au détriment du personnel et des patients.
De tels objectifs devraient être réalisés d'ici un an ou 18 mois tout au plus, quelles qu'en soient les conséquences. Le personnel est inquiet, craignant évidemment des amplitudes horaires plus lourdes, ce qui pourrait provoquer la mise en danger pour des patients.
Des enquêtes internes aux CHU montrent que le taux d'absentéisme augmente. Ainsi, sur les différents sites du CHU clermontois, ce taux dépasse 10 %, soit un des plus élevés du pays. C'est la conséquence évidente de l'épuisement du personnel, toujours en nombre insuffisant.
Pour réaliser au total cinq millions d'économies, la direction trouve normal de diminuer les effectifs et le nombre de lits, tout en affirmant que cela va améliorer la qualité des soins ! Mais qui peut croire une telle énormité ? Une preuve flagrante de ce cynisme mensonger est fournie par la situation dramatique des urgences au CHU Gabriel-Montpied.
Comme dans tous les hôpitaux du pays, ce service fonctionne à l'extrême limite : très longues attentes avant d'être pris en charge ; faute de lits, les patients, jusqu'à une trentaine, jour et nuit, sont installés sur des brancards, dans les couloirs, au milieu des allées et venues du personnel et des visiteurs, dans un brouhaha permanent. Et quand enfin un lit se libère, ce n'est pas forcément dans le service répondant aux besoins.
Avec le manque récurrent de personnel, il n'est pas rare qu'une aide-soignante ou une infirmière se retrouve seule face à un malade agité ou violent, et soit obligée d'appeler du renfort. Tenir le coup dans une telle ambiance n'est pas facile, alors que les pauses sont presque toujours de courte durée.
Tout le monde sait bien que les mesures d'austérité préconisées par le gouvernement, via le ministère de la Santé, et que la direction régionale cherche à appliquer avec zèle, ne vont pas améliorer la situation, ni les conditions de travail du personnel, ni l'accueil et les soins nécessaires pour les patients.
Voilà où mène la politique de ce gouvernement : ce sont les hôpitaux et, par-delà, l'ensemble des services publics qui en pâtissent.