Maroc : Un joujou de mort à 470 millions d'euros26/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2378.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Maroc : Un joujou de mort à 470 millions d'euros

Le roi du Maroc vient d'acheter à la DCNS, la Direction de construction des navires et systèmes, une grosse Frégate FREMM. Livrée récemment à Brest au prince Moulay pour être basée à Ksar Sghir, dans le détroit de Gibraltar, elle a coûté 6 milliards de dirhams... ou plutôt 470 millions d'euros. Elle pourra embarquer jusqu'à seize missiles surface-air Aster 15 et huit missiles Exocet MM40, en supplément bien sûr.

La DCNS appartient à l'État français mais aussi à Thales pour 35 %. Or au sein de Thales, Dassault-Aviation possède 26 %, ce qui permet à l'avionneur d'empocher des dividendes multiples, sur les navires de guerre mais aussi sur tous leurs équipements.

En l'occurrence, la vente de la Frégate baptisée Mohammed VI ravit les patrons de la DCNS, de Thales, de Dassault-Aviation et les actionnaires. Le monarque marocain est en effet le premier acheteur « export » de FREMM. À sa suite, les patrons de l'armement espèrent en caser d'autres au Canada, au Brésil et à l'Arabie saoudite, la marine française en ayant commandé moins que prévu.

Ceux qui ont beaucoup moins de raisons de se réjouir, ce sont les travailleurs et les pauvres du Maroc auxquels le pouvoir impose toujours plus d'économies au nom d'une concurrence en équipement militaire avec le pays voisin, l'Algérie. Tandis que les achats d'armement de cette dernière croissaient de 277 % entre 2008 et 2012, ils augmentaient de 1 460 % au Maroc.

Huit millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté au Maroc mais les capitalistes de l'armement, en France et aux États-Unis, réussissent à s'enrichir de leur sueur.

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