Intoxication au monoxyde de carbone : Un drame de la misère20/02/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/02/une2377.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Intoxication au monoxyde de carbone : Un drame de la misère

Dimanche 9 février à Pavillons-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, un homme est mort et deux autres ont été plongés dans un état grave suite à une intoxication au monoxyde de carbone. Ce gaz est notamment produit par des chauffages défectueux. Sa concentration peut devenir mortelle quand on calfeutre une pièce pour se protéger du froid dans un logement mal isolé.

C'est probablement ce qui s'est passé dans cette maison de Pavillons-sous-Bois où sept ouvriers immigrés, portugais et moldaves, étaient mal logés par leur employeur, bien qu'ils travaillent dans le bâtiment. L'ouvrier décédé dormait au sous-sol sur un lit de camp, près de la chaudière.

Ce drame de la misère n'est malheureusement pas exceptionnel. Lors de la dernière enquête de l'Insee sur le logement en 2006, 2,1 millions de personnes vivaient en France dans un logement inconfortable. Cela ne s'est certainement pas amélioré depuis, car la crise est passée par là. Pendant que le logement insalubre se développe, le budget annuel d'électricité et de chauffage des ménages a augmenté de 32 % ces dix dernières années. Pour faire face à des prix en hausse, beaucoup utilisent des chauffages d'appoint au gaz, dont certains sont potentiellement dangereux.

En Seine-Saint-Denis, département défavorisé, le nombre de victimes du monoxyde de carbone augmente régulièrement, tel un indicateur de la montée de la pauvreté : 91 personnes intoxiquées en 2011, 159 en 2012, 166 en 2013, avec chaque année de deux à quatre décès. Au niveau du pays, les conditions de logement indignes ont provoqué l'hiver dernier 3 409 intoxications, dont 35 mortelles.

Les campagnes de communication des autorités sur la nécessité de contrôler une fois par an la chaudière, pour un coût de 90 à 150 euros à charge du locataire, ne servent pas à grand-chose quand de plus en plus de travailleurs s'enfoncent dans la misère.

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