Jeudi 12 février, 80 anciens grévistes de PSA Aulnay ont manifesté de la place de l'Opéra à la place Vendôme à Paris, pour accompagner leur délégation au ministère de la Justice. Ils venaient réclamer le classement sans suite des plaintes déposées contre les militants lors des quatre mois de grève contre la fermeture de l'usine.

Dès le troisième jour de cette grève, la direction s'était déchaînée en demandant le licenciement de quatre militants, puis de plusieurs autres, le tout doublé de plaintes au commissariat. Au total, PSA a déposé cinq séries de plaintes. Il y a eu, en plus, celles d'huissiers de justice et de son sous-traitant Geodis. Dans le protocole de fin de grève, la direction avait dû renoncer à l'ensemble de ses plaintes et revenir sur les licenciements. Mais celles des huissiers et de Geodis courent toujours. Hypocritement, la direction se retranche derrière le fait que ces plaintes n'ont pas été déposées en son nom, alors qu'elles l'ont été sur ses ordres.

De plus, lors du retrait d'une plainte, la procédure continue quand même, jusqu'au classement sans suite du dossier ou à sa poursuite par le procureur de la République. Les travailleurs d'Aulnay sont donc venus exiger l'arrêt des poursuites par l'État. La réponse du ministère a été qu'il ferait suivre aux procureurs les demandes des anciens grévistes mais qu'il ne pouvait pas ordonner le classement des affaires. Il pourrait cependant dire son avis, avec de fortes chances qu'il soit suivi.

Le gouvernement socialiste, comme le précédent, n'a pas levé le petit doit pour s'opposer à la fermeture de l'usine d'Aulnay. Tout en le sachant bien, les anciens grévistes sont venus lui rappeler que les ouvriers qui défendent leur emploi ne sont pas des délinquants. Les vrais délinquants, dans l'économie capitaliste, sont ceux qui détruisent les forces de production pour maintenir leurs profits.