« Quand j'ai vu ça, mon sang n'a fait qu'un tour, a-t-il expliqué. Ça vient du centre de documentation pédagogique, ça fait partie de la liste des livres recommandés aux enseignants pour faire la classe aux enfants de primaire. [...] À poil la maîtresse... Vous voyez, c'est bien pour l'autorité des professeurs ! À poil le bébé, à poil la baby-sitter, à poil les voisins, à poil la mamie, à poil le chien », a-t-il continué.

Copé, visiblement, voudrait exploiter les mêmes peurs et les mêmes préjugés ayant fait courir la rumeur que l'on enseignait la masturbation dans les classes. En fait, son indignation est bien trop tardive pour être réelle car ce livre, paru en 2011, était déjà à la disposition des enseignants quand Sarkozy était président. À l'époque, tous les tenants de l'ordre moral et de la bonne tenue habillée n'avaient rien trouvé à y redire.

Cet ouvrage n'est en fait pas « recommandé aux enseignants », mais est seulement cité dans une bibliographie élaborée par une association de parents d'élèves de la Drôme. Il cherche, d'après ses auteurs, à « dédramatiser la nudité ». Ainsi, une série de personnages se déshabillent pour aller se baigner. Parmi eux figurent le chien, la maîtresse et, ô scandale particulièrement souligné par Copé, le président directeur général. Si on met les patrons à poil, où va-t-on !

Sur cette voie, on peut indiquer à Copé d'autres livres utilisés dans les écoles et à dénoncer. Ainsi le Petit poucet, horrible histoire dans laquelle des parents cherchent à se débarrasser de leurs enfants, ou bien ce conte d'Andersen dans lequel un roi se promène nu devant un enfant.

Quand il s'agit d'aller chasser sur les terres de l'extrême droite, un Copé n'est arrêté par rien, et surtout pas par le ridicule.