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- Lutte ouvrière n°2376
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Hollande aux États-Unis : Les sales guerres font les bons amis
Il faut dire qu'en septembre dernier, le couac entre les États-Unis et le gouvernement français au sujet de la Syrie avait passablement ridiculisé Hollande. Celui-ci avait voulu jouer les va-t'en-guerre en affirmant son intention de bombarder la Syrie, croyant que les États-Unis étaient prêts à cette nouvelle intervention impérialiste. Mais en fait Obama ne tenait pas à appuyer des groupes de rebelles opposants au régime, qu'aucune chancellerie occidentale ne considère comme suffisamment fiables du point de vue des intérêts impérialistes. Le coup de poing sur la table face au régime d'Assad n'était qu'une mise en scène visant à préparer un recul américain et un accord avec la Russie. Obama avait seulement omis d'en informer Hollande, qui s'y est laissé prendre comme un petit garçon.
Visiblement, Obama voulait donc mettre un peu de pommade sur la plaie. Dans leur texte commun, les deux chefs d'États ont écrit qu'il était important que plus de pays « partagent le poids et le prix du leadership ». Et Obama de souligner l'importance de la France dans le maintien de l'ordre impérialiste en Afrique. Cela valait bien que le tapis rouge soit déroulé pour Hollande. Celui-ci peut donc s'en retourner tout ragaillardi d'avoir été félicité pour les sales guerres qu'il mène au Mali et en Centrafrique
Dans ses bagages, parmi une trentaine d'autres patrons français, Hollande a aussi emmené le président du Medef, Pierre Gattaz. Au menu, des rencontres avec les PDG de Pepsi, UPS, General Motors pour favoriser le commerce à travers l'Atlantique et régler un certain nombre de litiges entre capitalistes.
Sous l'uniforme de gendarme en Afrique, Hollande n'oublie pas d'endosser les habits du parfait VRP des capitalistes français.