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- Lutte ouvrière n°2375
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Leur société
Polémique sur le nombre des expulsions : Une surenchère répugnante
Manuel Valls a annoncé lors d'une conférence de presse du 31 janvier le bilan de sa politique en matière d'immigration : il y aurait eu 27 000 expulsions en 2013 contre 36 000 en 2012. On pouvait penser que, malgré tout, les chiffres montreraient que la gauche au gouvernement était moins rude que la droite en la matière. Eh bien non ! Le ministre de l'Intérieur a au contraire argumenté que les chiffres du gouvernement de droite étaient truqués, gonflés. Il revendique haut et fort le titre de premier expulseur et défend, toute honte bue, son bilan en la matière.
La droite, selon lui, aurait comptabilisé dans ses expulsions des retours volontaires au pays et aurait compté dans ses chiffres les expulsés Roms qui bénéficiaient d'une aide au retour. Pour lui, ce sont ses termes, ces expulsions étaient des « pantalonnades » puisque les Roms avaient la possibilité de revenir en France.
Comme Valls compte à son actif la diminution de l'aide au retour et donc expulse, lui, gratuitement, il considère que son bilan en matière d'expulsions est bien plus fort que celui de la droite. De la même manière, il s'excuse du nombre de régularisations que lui reproche la droite, 46 000 en 2013 contre 36 000 en 2012 en disant que ce sont des raisons conjoncturelles et que ces régularisations diminueront à l'avenir.
Face à une telle argumentation, on se demande ce qui l'emporte, du ridicule ou de l'abjection ? Valls, en nouveau Monsieur Plus, lorgne les voix de l'électorat le plus réactionnaire ? Mais qui espère-t-il convaincre ?
La droite s'est immédiatement engouffrée dans la brèche, hurlant au laxisme, chiffres à l'appui. « Comment croire à la détermination de Manuel Valls dans la lutte contre l'immigration irrégulière alors que, dans le même temps, il régularise par circulaire des dizaines de milliers d'étrangers clandestins ? », s'est faussement interrogé Éric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes. Ces politiciens multiplient les déclarations xénophobes en rendant implicitement ou même explicitement les immigrés responsables de la crise et font sciemment le lit de l'extrême droite.