Les députés ont adopté mardi 28 janvier une loi pour l'égalité entre les femmes et les hommes. Une de plus. Le retour périodique de ces lois d'égalité montre qu'elles n'ont pas grande efficacité.

Cette loi est présentée par le gouvernement comme une loi cadre, qui aborde le problème de l'égalité dans toutes ses dimensions et en reliant tous ses aspects, dans une démarche transversale. Elle veut réaliser l'égalité professionnelle des femmes, lutter contre leurs précarités spécifiques, les protéger contre les violences, restaurer leur image dans les médias et leur assurer la parité en politique ainsi que dans les responsabilités sociales et professionnelles. Elle viserait même le retour des femmes à l'emploi. Le bonheur programmé, en quelque sorte.

La principale nouveauté semble être d'encourager les hommes à demander le congé parental et le complément de libre choix d'activité (CLCA), l'allocation versée à celui ou celle des deux parents qui choisit d'interrompre son travail pour s'occuper d'un jeune enfant. Aujourd'hui, c'est dans 96 % des cas la mère qui bénéficie du CLCA.

En revanche, affirmer fièrement qu'il est impératif « d'assurer la pleine effectivité des droits des femmes qui sont déjà garantis dans les lois existantes », c'est reconnaître qu'on ne les a pas appliquées et qu'elles sont largement restées lettre morte.

Quant à afficher « l'objectif de traiter l'origine des inégalités », ce sont des paroles en l'air si l'on ne dit pas que cette origine réside dans l'inégalité sociale, dans la division de la société en classes, c'est-à-dire aujourd'hui dans la domination économique et politique de la bourgeoisie, et si l'on ne fait pas tout pour mettre fin à cette domination.