Marseille : Sur un chantier du bâtiment, conditions de travail mortelles23/01/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/01/une2373.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Marseille : Sur un chantier du bâtiment, conditions de travail mortelles

Quartier de la Joliette à Marseille, les grands travaux foisonnent. Là, un travailleur est mort lors d'une explosion de gaz et de l'incendie qui a suivi, le mardi 7 janvier.

Au fond de la tranchée de trois mètres, cet ancien ouvrier de ERDF, installé à son compte, travaillait sur une conduite de gaz. Il devait installer une dérivation sur une conduite de 200 mm en principe en fonte, d'après sa feuille d'emploi, et pour cela la chauffer à la flamme d'un chalumeau, le « flambard ». D'autres conduites de gaz, en plastique celles-ci à coup sûr, se trouvaient aussi au fond de la tranchée. Peut-être aussi y avait-il déjà une poche de gaz due à une fuite de conduites malmenées par les travaux.

La flamme qui a jailli a été d'une telle intensité qu'elle a tué le soudeur puis ravagé tous les étages de l'immeuble contigu, le Marceau.

Ce terrible accident qui a causé la mort d'un homme est loin d'être dû à la fatalité. Des explosions, coupures accidentelles de conduites de gaz, d'électricité ou autres câbles répertoriés, il y en aurait eu 101 en une année pour la seule ville de Marseille, soit 26 de plus que pour la ville de Paris ! Et un porte-parole de GRDF précisait que, « statistiquement, il n'y a aujourd'hui à Marseille pas plus d'incidents que dans d'autres villes ». Les plans dont disposait cet artisan étaient-ils vraiment exacts ? On peut en douter : ces plans des différents réseaux, à cause des réductions d'effectifs, ne sont plus tenus à jour comme ils l'étaient auparavant. Et cela concerne le gaz, l'électricité, les télécoms, l'eau, les égouts.

Enfin, expliquait un cadre de Gaz de France, « on est dans une logique de réduction d'effectifs à GDF et donc nous devons déléguer des chantiers à des sous-traitants ».

L'un de ces 101 « incidents » pour la seule ville de Marseille, comme la direction de Gaz de France les qualifie, a causé la mort d'un homme dans des conditions atroces.

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