En prélude à sa quarante-quatrième session, qui se tiendra du 22 au 25 janvier à Davos en Suisse, le Forum économique mondial a publié une étude sur le « risque global ». Parmi les principales menaces auxquelles sera confrontée l'économie mondiale dans les dix prochaines années, ses experts relèvent les conséquences du « fossé persistant entre les revenus des citoyens les plus riches et ceux des plus pauvres ». Elles seraient un « risque susceptible de provoquer les dégâts les plus graves dans le monde au cours de la prochaine décennie ».

L'étude énumère aussi une foule d'autres risques, tout aussi réels, pouvant « provoquer un choc systémique à l'échelle mondiale » : crise fiscale et financière, guerre pour l'eau, changement climatique, catastrophes naturelles, crise alimentaire, inefficacité des antibiotiques, cyber-attaques, etc. Autant de domaines dans lesquels la population travailleuse n'a guère de responsabilités.

Les sages du Fo­rum économique mondial constatent donc que leur système produit la dynamite sociale capable de le réduire à néant. Ils ne vont cependant pas jusqu'à nous inviter à allumer la mèche. Mais c'est une conclusion à laquelle les travailleurs arriveront de toute façon.