Martin Hirsch avait été considéré comme un transfuge par la gauche pour avoir accepté d'entrer dans l'équipe Sarkozy-Fillon comme haut commissaire aux Solidarités actives. Les députés socialistes l'avaient même accueilli aux cris de « tartuffe » lors de son arrivée sur les bancs du gouvernement.

Finalement le tartuffe a retrouvé grâce auprès de Hollande et d'Ayrault, puisqu'il a été nommé en novembre 2013 à la tête de l'Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP). Il est vrai qu'il avait démissionné en 2010 de son poste au gouvernement et appelé à voter Hollande en 2012.

Martin Hirsch est donc maintenant responsable de la gestion de 37 hôpitaux où travaillent 92 000 personnes et où sont soignés sept millions de patients par an. Dans une interview au journal Le Monde, il explique qu'il prend son poste pour faire des économies et obtenir des comptes en équilibre en 2016, alors que l'AP-HP annonce un déficit d'environ 70 millions. Il apporte son soutien à la politique de Hollande en expliquant : « Nous vivons dans un pays où la réduction des déficits publics est une priorité. Je ne vois pas pourquoi l'AP-HP n'y contribuerait pas. »

Martin Hirsch affirme dans la même interview sa volonté de maintenir et d'améliorer l'égalité pour l'accès aux soins. Il va jusqu'à dire « qu'un patient peut avoir accès aux plus grands spécialistes indépendamment de son origine et de ses revenus » et se félicite d'une situation de la santé en France qui serait, selon lui, « quasiment unique au monde ». Il n'est pas difficile de prédire où mènera sa politique d'économies : à la poursuite de la dégradation des conditions de soins dans les hôpitaux. Et même si cette politique d'austérité est loin d'être unique au monde, il n'y a là rien qui puisse la justifier.