Au Mali et en Centrafrique, des interventions armées sont en cours pour soutenir ou remettre sur pied des régimes alliés de la France. Au Niger, la plate-forme aéronautique a été équipée de drones chargés de surveiller toute la région. Les trois autres pays accueillent depuis longtemps soldats, avions et matériel de guerre français.

Cette tournée aurait pu être aussi appelée celle des intérêts de l'impérialisme français en Afrique. L'uranium pour Areva au Niger, le pétrole pour Total au Gabon et au Congo, les ports, les chemins de fer et les routes pour Bolloré partout.

On aurait pu aussi parler de la tournée des régimes pourris soutenus par Paris. Les familles des présidents du Gabon et du Congo, Ali Bongo et Denis Sassou-Nguesso, sont poursuivies par la justice française dans l'affaire des « biens mal acquis », ces fonds détournés pour acheter logements et produits de luxe en France, alors que le peuple vit dans la misère. Ces chefs d'État sont coupables de crimes contre la population, tout comme le président tchadien Idriss Déby. Cela n'a pas empêché Le Drian d'aller leur serrer la main. Ne sont-ils pas ses plus fidèles alliés ?

« Je romprai avec la Françafrique », disait Hollande dans sa campagne électorale, après bien d'autres. On voit ce qu'il en est. Les présidents passent, mais le pillage des anciennes colonies demeure. Les bases et les interventions militaires françaises sur le continent servent uniquement à le perpétuer. C'est pourquoi les troupes et l'impérialisme français n'ont rien à faire en Afrique !