La profession de lobbyiste consiste à défendre, moyennant finance, des intérêts particuliers auprès de ceux qui sont censés s'occuper de l'intérêt général. Ainsi des centaines d'avocats de groupes privés tournent autour ou à l'intérieur de l'Assemblée nationale pour faire voter des lois et règlements favorables à ceux qui les payent. Ils sont des milliers à exercer la même profession aux alentours du Parlement européen.

Il y a les fabricants de chocolat à 75 % de teneur en cacao et ceux à 75 % de beurre de cacahuète, les adeptes du filet de pêche tournant, ceux du phare à iode et bien d'autres. Et tous de chercher à démontrer, à force de réunions, d'invitations, de dîners et de séminaires, combien les élus se grandiraient en faisant passer tel ou tel projet.

Les grands capitalistes quant à eux n'ont même pas à recourir à de tels procédés, du moins auprès de leur Parlement national. Ils ont l'État tout entier, parlementaires compris, à leur service, comme le prouvent chaque loi votée, chaque mesure prise, chaque voyage présidentiel pour faire signer contrats et accords financiers dans le pays visité.

Le règlement qui entre en application encadrera donc peut-être les activités de quelques petits poissons, et encore.

Quant aux travailleurs, s'ils veulent faire pression sur les parlementaires et faire voter des lois en leur faveur, il leur faudra recourir à des méthodes anciennes, mais qui ont fait leurs preuves et sont malheureusement trop oubliées. Ainsi la méthode brevetée parisienne 1793 consistait à entrer en armes dans le Parlement et à y rester jusqu'à ce que la loi réclamée soit votée. La méthode russe, mise en pratique en 1917, plus efficace encore, a consisté à renverser ledit Parlement et à organiser le pouvoir direct des travailleurs. La meilleure façon de supprimer le lobbying des capitalistes, c'est d'en finir avec le capitalisme...