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- Lutte ouvrière n°2370
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Centre hospitalier de La Ciotat (Bouches-du-Rhône) : Le ras-le-bol du personnel de l'hôpital
Jeudi 12 décembre, le personnel du centre hospitalier de La Ciotat a fait grève à l'appel des syndicats (CGT, CFDT, Coordination infirmière). Près d'une centaine de salariés, sur les 525 au total, se sont retrouvés devant l'hôpital et ont entamé une manifestation dans les rues de la ville, en scandant « Hôpital en danger, personnel en colère » et en distribuant des tracts aux passants. Puis ce cortège enthousiaste est monté à la direction de l'hôpital.
Pendant plus de deux heures, le directeur a dû entendre ce que tous avaient sur le cœur : du personnel manquant dans tous les services, des heures en plus et jamais récupérées (atteignant souvent la centaine d'heures par personne), du travail administratif supplémentaire, de la fatigue et le ras-le-bol de tous.
Les postes d'aides-soignants sont particulièrement déficitaires. Le week-end, les équipes arrivent rarement à être au complet, et le pool qui servait avant aux remplacements est désormais tari. Les congés maladie, et même maternité, ne sont quasiment plus remplacés, la direction évoquant la nécessité « de retour à l'équilibre comptable ».
Le problème avancé est celui du prétendu « déficit de l'hôpital », dû en grande partie aux frais inhérents à la création d'un partenariat public privé. En effet, sous l'égide de l'Agence régionale de santé (ARS), un Groupement de coopération sanitaire (GCS) a été constitué entre l'hôpital et la clinique avoisinante, qui elle-même fait partie du groupe Sainte-Marguerite, de cinq établissements privés, fort lucratifs. Les nouveaux locaux de la clinique ont été construits dans le périmètre de l'hôpital et une partie de l'activité (le bloc opératoire et le scanner) ont été mis en commun. L'hôpital a été rénové en partie.
Mais cet accord prétendument gagnant-gagnant s'est fait pour l'instant surtout au bénéfice de la clinique. D'autant que l'État est loin d'avoir remboursé intégralement ce qu'il s'était engagé à verser à l'hôpital. Résultat, le déficit déclaré s'accumule. L'ARS, à l'origine de l'affaire, pousse aux économies. Un audit comptable est prévu prochainement et il est bien probable que ce soit un prétexte, pour supprimer encore des postes.
Cette journée a été particulièrement réussie et les agents ne comptent pas en rester là. Ils ont pris rendez-vous à l'ARS et ne veulent plus se contenter de vagues promesses ni que le « retour à l'équilibre comptable » se fasse sur leur dos. Il est d'ailleurs très choquant de parler d'« équilibre comptable » quand c'est la santé des patients qui est en jeu.