Depuis le début de leur mouvement le 16 octobre, les sages-femmes n'ont pas baissé la garde. Une nouvelle manifestation nationale les a réunies dans les rues de Paris le 16 décembre. Une manifestation dynamique, où elles ont donné de la voix pour réclamer la reconnaissance de leurs compétences, dénoncer la précarité de leur emploi dans certaines régions.

Leur but était de faire pression sur les discussions menées au ministère de la Santé. Discussions qui ont finalement débouché sur... un report de décisions à la fin mars, les différentes associations de sages-femmes et les organisations syndicales (CGT, CFDT, FO...) ayant des points de vue opposés quant au futur statut des sages-femmes proposé par le ministère, c'est-à-dire la catégorie de personnel soignant à laquelle les rattacher.

Parmi les sages-femmes les avis divergent aussi. Mais une chose est sûre, c'est qu'elles subissent toutes, comme tout le personnel des hôpitaux d'ailleurs, la politique de restrictions budgétaires des services publics orchestrée par le gouvernement. Comme le disent certaines d'entre elles : « La valeur médicale de notre profession n'a jamais été reconnue alors que nous avons de plus en plus de compétences, avec notamment le suivi des grossesses. Mais cette reconnaissance est bloquée, car elle impliquerait une revalorisation salariale, que personne ne veut payer. »

Aujourd'hui, cette politique de démantèlement du service public fait qu'à la sortie de l'école des sages-femmes enchaînent CDD sur CDD, certaines mêmes se retrouvent à Pôle emploi, car beaucoup de maternités ont fermé leurs portes.

Et là, ce n'est même plus un manque de reconnaissance de compétence, mais un manque de reconnaissance du droit de travailler. C'est un véritable gâchis humain, qui ne pourra se combattre que par une lutte collective des travailleurs des hôpitaux.